Fausses cartes d’identité et dissimulation
L’Ukraine accuse la Russie d’avoir déployé des soldats nord-coréens dans le cadre du conflit en cours, affirmant que ces soldats se voient fournir de fausses cartes d’identité militaires russes pour dissimuler leurs origines. Selon un communiqué des forces d’opérations spéciales ukrainiennes, trois soldats nord-coréens ont été tués dans la région occidentale de Koursk et leurs documents ont été saisis.
Les cartes d’identité, soi-disant délivrées par les autorités russes, manquaient de détails essentiels comme des tampons ou des photos. Les noms des soldats étaient présentés à la manière russe, avec comme lieu de naissance la République de Touva, une région du sud de la Sibérie. Cependant, les signatures coréennes sur les documents suggéraient leur véritable origine.
« Cet incident met en évidence les efforts continus de la Russie pour masquer la présence de combattants étrangers et minimiser les pertes sur le champ de bataille », ont déclaré des responsables ukrainiens.
De lourdes pertes parmi les troupes nord-coréennes
Selon les rapports des services de renseignements américains, ukrainiens et sud-coréens, entre 11 000 et 12 000 soldats nord-coréens ont été déployés en Russie, dont un grand nombre participent à des opérations de combat dans la région de Koursk. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky affirme que plus de 3 000 soldats nord-coréens ont été tués ou blessés dans cette zone, qui est le théâtre de violents combats.
Un haut responsable américain a confirmé des centaines de victimes nord-coréennes depuis octobre, et les services de renseignements sud-coréens estiment que près de 1 000 soldats nord-coréens ont été blessés, dont environ 100 morts. À la mi-décembre, les forces spéciales ukrainiennes ont fait état de pertes importantes du côté des troupes nord-coréennes, avec 50 morts et 47 blessés en seulement trois jours.
Tactiques obsolètes et efforts de dissimulation
Les forces ukrainiennes ont observé que les soldats nord-coréens employaient des tactiques d’infanterie obsolètes rappelant la guerre de Corée, lançant des attaques par vagues qui ont causé de lourdes pertes. Malgré leur présence sur le champ de bataille, ni Moscou ni Pyongyang n’ont officiellement reconnu le déploiement de forces nord-coréennes en Russie.
L’Ukraine a accusé la Russie de prendre des mesures extrêmes pour dissimuler l’implication des troupes nord-coréennes. Zelensky a affirmé que les forces russes brûlaient les visages des soldats nord-coréens décédés pour empêcher toute identification. Une vidéo publiée le 17 décembre semble étayer ces affirmations, montrant des soldats russes en train de mettre le feu aux corps.
Par ailleurs, des images prises par un drone ukrainien et diffusées quelques jours plus tôt auraient montré les restes de plus de 20 soldats nord-coréens alignés dans un champ. Le lieutenant Andrii Kovalenko, du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, a affirmé que ces images avaient été filmées avant que les forces russes ne puissent récupérer les corps. « Elles visent à cacher l’implication des Nord-Coréens dans des opérations spécifiques », a déclaré Kovalenko.
Conséquences et réactions internationales
L’implication présumée de troupes nord-coréennes soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’ampleur des combattants étrangers dans le conflit. Alors que des preuves continuent d’apparaître, Moscou et Pyongyang restent silencieux, alimentant de nouvelles spéculations sur l’étendue de leur coopération. À mesure que la guerre progresse, la communauté internationale examinera sans aucun doute ces allégations et leurs implications potentielles pour la sécurité mondiale.